Solitude

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/02/2008

La vie pouvait être très dure parfois.
Le monde semblait bien vide aujourd’hui, pour l’ombre silencieuse, qui avançait dans entre les arbres. Le chant des oiseaux ne saluait pas sa route, la faune s’écartait de sa route, la peur au ventre, un instinct millénaire leur dictant la fuite. Elle avançait, lentement, tranquillement, sans but, sans espoirs. La vie refluait à son approche, ses seuls yeux turquoise chassant toute compagnie.

Depuis des temps immémoriaux, sa race avait dominé toute les autres. Depuis la naissance du monde, les siens avait semés crainte et respects parmi les vivants. Mais aujourd’hui, seul le vent répandait leur légende. Seuls les chênes millénaires saluaient encore leur grandeur passée.
Les derniers représentants de l’espèce erraient, fossiles vivants, vestiges d’une ère révolue et géants sans nation, louant leurs perfections, autrefois louées sur toutes les terres, pour gagner leur repas. A peine parfois.

Traité de monstre de foire, d’erreur de la nature, pour un ancien seigneur, c’est comme une petite mort. Parfois même une grande, se dit t’elle. Un visage surgissant de sa mémoire, un sourire. Et un cri, le noir, total, profond, terrible. Un cri, encore, un autre, et un autre encore. Puis un éclair rouge, et la lumière, crue, impossible, cruelle. Et ses yeux, vides, éteints. Cette main douce, immense, tant de fois serrée contre son cœur, maintenant inerte et froide.

Elle secoua la tête, chassant ses images vue et revues, chaque nuit dans ses cauchemars éveillés. Car le sommeil ne la visitait plus depuis longtemps.
Elle sentit pourquoi la froide morsure de la solitude sur son cœur, et forçat l’allure. Bientôt, elle courait a perdre haleine, fuyant sa peine, elle dont les yeux ne pouvaient pleurer. Elle arriva dans une clairière, faisant paniquer la troupe de daims qui y paissaient gentiment.

Elle s’arreta et se coucha au pieds d’un arbres à l’ombre, et sombra dans ses tristes pensées. Un voyageur se promenant pouvait la voir, lionne a la taille de poney et a la fourrure rousse sa tête massive aux magnifique yeux bleu turquoises criant le plus terrible des désespoirs.

Chinimala revenait du gymnase, lentement, le sabre à sa ceinture, la tête baissée. Elle remuait de vieilles pensées avec celles du présent. Il lui en voulait, elle le sentait. Mais comment avait-il pu le savoir ? Elle avait déjà eu le sentiment quelques semaines auparavant, mais cette fois-ci il était plus fort. Il était réel. Dans les peuples de son ancienne race, la haine était très rare, et l'amour -son problème- était sacré et inviolable. Pouvait-elle considérer qu'ayant changé de race, de monde, tout cela n'était que passé ? Ces deux vies étaient-elles si proches, après tout ? Oui, elle en avait quitté un pour arriver dans un autre.
Même ses nombreuses méditations ne parvenaient pas au bout de ces pensées : seules les grandes sagesses des temps passés pouvaient résoudre ces énigmes, l'amour, la vie.

Soudain elle se cogna à un arbre. Vulgaire rencontre qui lui indiqua qu'elle était arrivée à la forêt alors qu'elle ne devait pas y passer. Tant pis, elle ferait un tour pour essayer de penser à autre chose. Qui sait, elle ferait une rencontre.

Après un moment de marche, elle vit une clairière au loin. Mais elle s'arrêta. Les oiseaux ne chantaient pas, là-bas. La logique de Chinimala ne fit qu'un tour, il y avait quelqu'un là-bas. Elle s'avança silencieusement, prête à observer une scène de derrière un arbre, mais ne vit rien. Après un long moment d'observation seulement, elle aperçut un animal sous un arbre. Une lionne ???

Non, une race hybride. Une léonide. Il y en avait donc à Alhambra. Néanmoins celle-ci était bien différente de celle qu'elle connaissait. Elle possédait de la fourrure, et la répartition humaine/féline était différente. Plus moitié/moitié. Comme cela lui faisait penser à son amie du passé, elle ne put réprimer un hoquet de pleurs. Puis vite se cacha. Les félins avaient l'oreille fine, autant ne pas se faire voir.

*Ah, mais elle va me sentir !!!*

Il ne restait plus qu'à prier sur le bon coeur. Retrouvant sa naïveté d'autrefois, elle regarda à nouveau : la léonide s'était levée et regardait autour d'elle. Elle ne semblait se préoccuper du bruit, l'arbre devait couper son odeur. Alors elle sortit de derrière l'arbre et toucha son sabre pour plus de confiance. Il ne lui restait plus qu'à voir la réaction de l'inconnue.

Après tout, une personne raisonnable aurait reculé, se serait sauvé silencieusement. Mais Chinimala voulait voir qu'est-ce qu'une créature faisait seule, sous un arbre, sans aucune activité. Les demi-loups chassent en troupe, pourquoi pas les léonides, après tout ? Et puis ce souvenir remonté du passé...

[hj : désolée c'est pas terrible, mais je l'ai écrit en deux fois...et pis voilà chuis pas allée rechercher ta pitite description^^ (roh la flemmarde)]

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/02/2008

[mais non c’est très bien^^]

Liana somnolait. Elle ne dormait pas tout a fait, le sommeil lui apportant les fantômes d’un passé trop riche de morts et de peine.

Soudain elle entendit, ou plutôt ressentit, le choc sourd du bois contre autre chose. Or, les arbres ne bougeaient pas, et aucun animal n’était assez stupide pour ce prendre un chêne en pleine face. Elle se leva donc et observa autour d’elle. Ses yeux perçant ne virent rien, et sa truffe brillante ne décelait aucune odeur. Mais elle avait le vent dans le dos.

Puis elle l’a vit. Une silhouette fine et armé, convint elle en plissant les yeux pour mieux voir. Elle fit volte face et fit mine de s’enfoncer dans la forêt. Mais quelque chose l’en empêcha, et elle s’arrêta à la lisière des arbres. Pourquoi cet individu c’était montré ? Qu’on puisse reconnaître sa race aurais déjà été étonnant, mais si c’était le cas, toute personne aurait détallé, laissant derrière elle ce danger surgit du passé. Mais lui était resté. Elle tourna le cou, et vit la silhouette, toujours là.

Elle soupira, et fit demi tour, avançant tranquillement vers la jeune femme, puisqu’il s’agissait d’une femelle. Son pas souple et parfaitement silencieux l’amena a quelques mètres a peine de la dame. Le regard bleu de la lionne géante passa de son vis a vis a la lame qu’elle touchait, avec un air blasé. Elle s’assit devant elle.

*Si tu souhaite me tuer, fait le maintenant, guerrière. Mon humeur te le permet encore. Mais ne t’attend pas à grand chose. Nous ne valons plus grand chose, même en l’état de trophée.*

Sa voix spirite, un lion ne pouvant parler, était grave et rauque, mais très féminine. Mais c’était surtout ce qui s’en dégageait qui était le plus étonnant ; Aucune agressivité, presque de la douceur même. Mais surtout un puit sans fond de désespoir, un océan de tristesse. Plus cruelle encore qu’elle semblait accepté, comme une vieille douleur chronique, auquel on fini par ce faire.

Sujet: Re: Solitude Dim 30 Nov 2008 - 1:03

[hj : XD j'aime beaucoup le "aucun animal n'était assez stupide pour se prendre un chêne en pleine face"...désolée du retard]

La Dame de la Plaine sentit alors son regard posé sur elle. Mais vite celui-ci disparut, elle fit demi-tour. Quoi ? Mais pourquoi ? Elle ne l'intéressait pas, ne lui inspirait rien, aucune réaction ? D'un côté, tant mieux...

Mais si, de nouveau elle se dirigeait vers elle. Sa méfiance redevint comme auparavant, la main sur le sabre. La léonide s'arrêta à quelques mètres et parla. Quelle voix remplie de tristesse ! Et aussi une sorte de sagesse que l'on acquiert par le temps, ainsi que la douceur qui accompagnait ses paroles.

Mais de qui voulait-elle parler par "nous ne valons plus grand chose" ? "même en l'état de trophée" ? Qu'est-ce que tout cela signifiait ? Le trophée devait avoir un lien avec la mort qu'elle se proposait...pourquoi donc montrer une léonide en objet de gloire, c'est absolument ignoble !

Cela lui prit plusieurs dizaines de secondes d'immobilité, mais petit à petit, Chinimala avançait dans une certaine logique. Après tout, elle n'était plus à Elwirianna, mais à Alhambra, la situation pouvait être différente. Si elle ne vaut plus grand chose, elle a dû être reconnue dans une période. Mais comment ? Puisque apparemment, son intention n'était pas de lui sauter dessus, et qu'elle parlait la langue commune, autant lui répondre.

Tout en gardant son sabre à portée de poignet, l'elfe de feu s'exprima ;

"Je n'ai jamais eu l'intention de tuer. Je ne comprends pas de quoi tu parles. Quel serait l'intérêt de cette action ?"

La créature s'était assise, elle n'en ferait pas autant. "Mon humeur te le permet encore"...elle aurait l'intention, elle, de l'attaquer bientôt si aucune réaction ne se présentait ?

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/02/2008

Liana se rendit bien compte que son attitude, et encore d'avantage ses paroles, troublaient la jeune guerrière. Elle n'en avait cure, puisque de toute manière les paroles d'une paria n'ont aucunes espèces d'importance.

Elle la laissa donc réfléchir, après tout, le temps n'était pas important, pour elle qui n'avait rien. Ni à perdre, et encore moins à gagner.

Lorsqu'enfin l'elfe parla, la lionne pencha légèrement la tête sur le coté, puis la redressa, dans une mimique étonnement expréssive de réfléxion perplexe.
La sabreuse ne semblait pas connaitre les léonides. *Hum il fallait s'en douter* se méprit t'elle. Elle baissa ses yeux étranges vers le poignet fin toujours très près de l'arme éffilée.

"Est ce donc une marque de salut chez les tiens de tenir prète son arme?" Fit-elle.

Les messages télépathique ne permettant pas de transmettre les émotions propre au ton parlé, l'elfe courageuse n'entendit pas la nuance sarcastique qui persiflait dans la réplique. Mais elle pouvait aisément la deviner.

La dernière partie de la réplique de Chinimala fit d'avantage d'effet. Un bruit sourd sorti de la gorge musculeuse de l'animal. Une sorte de ronronnement un peu aïgue, se finissant en sifflement.
Elle gloussait. Un lion ne sachant pas rire, mais Liana ayant des sentiments humains, le rire lui était très particulier. Si le reconnaitre était difficile, l'éclat mi-tristement cynique et mi-amusé de ses pupilles pouvait mettre sur la voie. Sans compter sa réponse :

"Tu dois être bien bien jeune en ces terres alors!! Ou est-ce moi qui y réside depuis trop longtemps" Ajouta t'elle dans une pensée fugace, une ombre passant devant son regard.
"Mais si ton coeur n'est pas sanguinaire, alors mieux vaut que tu ignore mes paroles. Sache seulement que toute les peau de lion n'en sont pas." Ajouta t'elle, cette fois plus gravement.

"Mais n'es crainte. Je ne mange pas les humanoïdes. Votre sang nous rend fou" dit t'elle simplement, comme un simple sujet de conversation.

"Qui es tu donc, toi qui ne crains pas les monstres?"